jeudi 19 mai 2016

France « Ballons montés »



Fig 1
Le but de cet article n’est pas une étude approfondie, mais plutôt une synthèse d’un sujet que certains ignorent peut-être mais qui leur permettra lors d’une discussion entre philatélistes de ne pas paraître trop ignorant.  Il est vrai que ce sujet intéresse surtout les collectionneurs français, mais de nombreux belges se sont également passionnés pour cette thématique relative à un épisode du siège de Paris par les Prussiens en 1870. L’encerclement de Paris fut effectif à partir du mois de septembre 1870. Toute communication avec la province est quasi impossible. 

C’est alors que certains eurent l’idée de quitter Paris par les airs au moyen de ballons. En même temps que les personnes, du courrier sera également transporté par la même voie.
Sur les 136 jours que durera le siège de la ville, pas moins de 67 ballons quitteront  la capitale française, avec des fortunes diverses.

Chaque ballon portait un nom.   
Le premier qui quitta Paris s’appelait le " Neptune”, il avait décollé le 23 septembre 1870 et avait atteint Evreux 3.30  heures plus tard après une vol de 104 kms en ayant transporté 125 kg de courrier. Le dernier ballon à avoir quitté Paris était le " Général Cambronne " le 27 janvier 1871. Le départ de ce ballon eut lieu quelques heures avant la signature de l’armistice le lendemain. Le choix du nom de ce ballon n’était pas innocent compte tenu de l’état d’esprit des parisiens.

Fig 2
Il avait atteint la Sarthe après un vol de 250 kms.

Pendant cette période de 136 jours de siège, on estime le nombre de plis transportés entre 2.500.000 et 3.000.000, chaque pli est limité à 4 grammes maximum.

Le métier d’aéronautes n’était pas facile.  Ils ne disposaient pas à l’époque de toute l’aide technique dont on dispose maintenant pour se déplacer dans les airs.  Les ballons étaient à la merci des éléments..  Ils suivaient la direction du vent. Quelques ballons atterrirent derrière les lignes ennemies, les occupants furent faits prisonniers et certains furent fusillés.
Le courrier fut confisqué. D’autres ballons partirent plus vers l’ouest et allèrent s’abîmer en mer. Certains ne furent jamais retrouvés et les occupent périrent .

Quelques ballons arrivèrent jusqu’en Belgique et les postiers belges de l’époque firent leur devoir en faisant suivre le courrier .Des ballons atterrirent à Béclers près de Tournai, au nord de Chimay ou encore près de Dinant., Un autre atterrit à Breda et le courrier fut remis à la poste belge qui fit suivre le courrier. Un ballon établit même véritable record car il atterrit en Norvège après un vol de 1200 kms.  

1955 - YT n°1018
La majorité des collections des plis transportés par ballons est l’apanage de collectionneurs français.   Rien que de plus normal vu que cet épisode touche directement leur histoire. Mais certains philatélistes hors hexagone se sont aussi passionnés pour ce sujet.


Chaque pli doit faire l’objet d’un examen minutieux.  Certains faussaires l’ont bien compris lorsque l’on connaît les cotes attribuées à ces plis. Il suffit de jeter un coup d’œil au chapitre consacré à ce sujet dans les catalogues de France.

Nous n’allons pas entrer dans les détails. Il est néanmoins bon de savoir que chaque ballon est répertorié avec son nom, sa date de départ, sa date et lieu d’arrivée (ou le sort qui lui a été réservé).
1970 - Poste Aérienne n° 45
Pour savoir que le pli entre dans cette catégorie, il faut vérifier la date et son lieu de départ.
Tous les plis partaient de Paris et seuls sont à prendre en ligne de compte ceux oblitérés entre le 23/09/1870 et le 28/01/1871.
Certains plis sont pourvus d’un cachet « PAR BALLON MONTE » (fig1) ou d’une annotation faite à la main (fig 2)


 


En 1955 et 1970, la poste française rappela cet épisode en émettant un timbre.


André Forton, merci André pour cet article.





dimanche 15 mai 2016

Timbres BCK



Société de Chemins de Fer du Bas Congo au Katanga

Les noms repris dans cet article sont ceux existants avant l’indépendance du Congo.
Leurs noms actuels sont indiqués entre parenthèse.
Stanley
 
A la fin du 19e siècle, de gigantesques gisements cuprifères sont découverts dans le sud-est du territoire du Congo à savoir le Katanga, région quasi inaccessible et peu hospitalière qui ne disposait pratiquement d’aucune liaison avec le monde extérieur en dehors de cours d’eaux à peine navigables. Les marchandises transportées par cette voie devaient éviter de nombreuses fois les rapides et dès lors être transbordées avant  d’atteindre la mer. 
La ligne de chemin de fer la plus proche  était installée à Bulawayo (terminus de la  ligne vers Le Cap) à plus de 1500 kms d’Elisabethville (Lubumbashi). Ainsi que le soulignait Morton Stanley : «  sans le chemin de fer, le Congo  ne vaut pas un penny »    
  
Le roi Léopold II va dès lors consacrer toute son énergie mais  également une grosse partie de sa fortune personnelle pour  désenclaver le Katanga.                                                        
Sera fondée en 1902 « La Compagnie du Chemin de Fer du Katanga » qui s’attellera  à faire une étude, en collaboration avec les  Britanniques pour construire une ligne qui irait d’Elisabethville (Lubumbashi) à Broken Hill (actuellement Kabwe sur la ligne du Cap qui avait été prolongée) et une autre ligne qui irait dans l’autre sens vers Bukama sur le fleuve Lualaba (affluent du fleuve Congo). 
La première solution était loin d’être idéale car elle était située pratiquement dans son intégralité en territoire étranger (à l’époque la Rhodésie du Nord sous domination anglaise, actuellement  Zambie) 
C’est donc vers une ligne intérieure que l’on se dirigera avec comme but une liaison avec le Bas Congo sur un trajet de 2000 kms. Un projet colossal compte tenu des difficultés du terrain et du climat. De plus il existait peu de cartes fiables.
La ligne n’irait que jusqu’ Port Francqui (Ilebo) sur le fleuve Kasaï et de là, les marchandises pourrait atteindre Léopoldville (Kinshasa) sans problèmes par le fleuve.
En 1918 la ligne partant d’Elisabethville (Lubumbashi)  atteignit Bukama et en 1928 Port Francqui (Ilebo) fut atteint. Le réseau fut encore complété en 1931 par la section Tenke-Dilolo (située à la frontière avec l’Angola avec possibilité de raccordement avec la ligne vers Lobito sur l’Océan Atlantique).  Dans le courant des années ’50 une section fut construite de Kamina vers  Kabongo avec une autre liaison permettant d’atteindre Albertville (Kalemie) sur le lac Tanganyka. Après l’Indépendance en 1960, plusieurs compagnies fusionnèrent pour former la Société nationale des Chemins de fer Zaïrois. (SNCZ)

Timbres BCK
En 1942, furent émis par le BCK 6 timbres (valeurs 1-2-3-4-5 et 10 frs) destinés pour l’affranchissement d’envois «  petits colis » .Les vignettes étaient apposées sur les lettres de voiture accompagnant le colis et estampillées. La locomotive reproduite sur ces vignettes est un type 300 construite par la société « Franco-Belge » de La Croyère.
 

 En 1950, une nouvelle série  de 11 valeurs fut émise. Le format était plus petit que la série précédente.  Ces valeurs furent utilisées en 1967 pour être surchargées de la nouvelle monnaie en circulation à savoir le kuta. 

Des dévaluations successives amenèrent  de nouvelles surcharges sur des vignettes déjà surchargées. 
Finalement, le stock de timbres fut épuisé et ne furent plus réimprimés.

Ces vignettes  se retrouvent dans le COB   « Congo Belge – à colis postaux » 

André Forton, mise en page Pierre Santy.

Sources : - «  De Spoorwegzegels van Belgisch Congo »  par Monsieur O.Cooremans
                                                                                           (De Postzegel nr 4 - avril 1981)
                 -    Site existant sur internet « BCK-KDL »   
                 -    Atlas du Katanga publié par le CSK - Comité Spécial du Katanga